C’est le destin ?

Si mon cher et tendre est l’inspirateur de ce projet juste en répondant à la question « Que voudrais-tu faire ? » avec sa réponse « Vendeur dans une librairie » il n’en reste pas moins que ce projet est en fait au travail chez moi depuis fort longtemps. Je sais maintenant ce que je vaux et quelles sont mes capacités et mes limites aussi.

J’ai toujours aimé les livres et aimé les partager. Mon père me donnait de la lecture, je pensais à l’époque pour compenser son manque de disponibilité (quel travailleur de son côté) ou le fait que nous n’avions pas de télévision… Quelle fut ma fierté quand la prof de français dit « il faut lire le meilleur des mondes, mais c’est peut-être trop tôt », alors que j’ai justement en train de le lire sous mon pupitre !

Je retrouve aujourd’hui mes cahiers de textes, les mots prémonitoires de mes camarades de classe, mes listes de livre à conseiller à l’un ou à l’autre… Le petit prospectus de la librairie spécialisée en cinéma collé dans mon cahier de texte de l’année 96…

Du fait qu’en 6e, je me suis dit face à ma camarade Judith A. qui voulait faire médecine « Quoi que je fasse dans ma vie, je serai contente avec ce que j’ai ». Est-ce que je me suis perdue en route, je ne crois pas. Je suis fière et satisfaite que grâce à mes parents, l’un et l’autre différemment, j’ai pu prendre le chemin de la communication visuelle. Ce chemin qui est si vaste, j’ai fait du multimédia, de l’édition, de la photo, de la logistique, du montage vidéo, du montage son, de tout, tant que je trouvais des solutions aux problèmes des gens pour les aider. Faire de l’argent n’a jamais été mon moteur, ce qui fait que je me suis posé la question de mon manque d’ambition parfois. Couteau-suisse c’est bien, mais certains ne respectent pas l’outil que je peux être, et ça je ne supporte pas. Car je ne me suis jamais senti obligée de quoi que ce soit. Car ce qui compte pour moi c’est rendre service et aider.

Ce service que je vous propose aujourd’hui, maintenant je le comprends. Je le cerne et c’est le but de ma vie. C’est mon travail et ma passion, j’ai de la chance de pouvoir concilier les deux, équilibre si difficile à trouver pour chacun d’entre nous.

Je veux vous faciliter l’accès à cet équilibre, en reprenant l’accroche de mon école « Professionnaliser votre rêve » … Je ne l’ai pas compris à l’époque mais c’est une volonté authentique. Le problème, c’est que dès que l’argent rentre en compte, la suspicion s’installe. Comme les phrases Feel Good plaquées sur tous ces goodies sympathiques, vendus partout plus ou moins cher.

Mon sujet de diplôme était atypique, humaniste d’après mes professeurs lors de la remise de diplôme de Master de fin de 5e année. Son titre « Mieux vivre ensemble ».

Je sais que cela peut sembler un égo-trip, mais sachez que quand ma prof principale Frédérique B. m’a convoquée pour me parler des ateliers de vacances, j’ai cru que c’était pour me punir de mes absences en m’imposant de suivre des cours de rattrapage… Alors qu’elle me proposait de m’occuper des cours de multimédia ! Quel honneur, deux jours complets pour faire découvrir Director et Dreamwaever. Moi qui secondais presque le prof de multimédia pendant les cours, j’ai accepté tout de suite, sans penser à être payé pour le faire, je crois qu’elle a été étonnée, puisque qu’elle m’a dit « Tu vas être rémunérée bien sûr »…

C’est ainsi que mon premier boulot rémunéré a été « Professeur », j’avoue qu’au final c’était pas cher payé pour le stress que cela a engendré chez moi, l’appréhension d’être à la hauteur de la tâche, le complexe de l’imposteur quand je me suis placée rapidement derrière le bureau pour que les participants comprennent que cette petite chose devant eux allait jouer « la prof » alors que j’étais en 3e année dans cette même école… (spoiler : ça c’est très bien passé, j’ai même rempilé l’année suivante en me disant encore une fois la nuit précédant la journée de cours « Mais pourquoi je m’inflige ça ?! ça me stresse trop ! ».

J’ai maintenant 40 ans, je n’ai plus le complexe de l’imposteur et je comprends que l’on peut trouver l’équilibre en générosité et besoin économique. Il faut avoir les moyens de sa générosité et surtout donner à l’autre un moyen de rendre la pareille, par son temps, par son soutien qu’il soit financier ou psychologique. Car c’est l’équilibre qui compte pour que chacun soit plus heureux, des « tentatives de bonheur » comme le dit AnneSophie.