Dans les cafés sombres ou clairs de Paris
entre bonheur sincère, questions et ennui,
les yeux de Laurence s’effacent et puis s’oublient
au fond d’une tasse vide, vidée de ses soucis.
Mais Laurence reste pleine de questions en suspens:
« Quelle heure est-il ? Suis-je en retard ?
Que fais-je ici ? Pourquoi les gens me regardent-ils ainsi ?
Est-ce mon nez qui est trop grand ?
Mes cheveux rouges virent-ils au blanc ?
Tout est bizarre, tout est troublant
J’suis mal ici, faut qu’j’me bouge… »
Elle va voir sa pote Muriel, Raspail au 205;
Elle mate un film au titre bête,
et repart des clous plein la tête;
De Nobodyciens le café en est plein,
de musiciens cela reste incertain…
Abstraction abstraite de l’absurde absolu,
ces faces qui s’effacent face au temps qui passe… L’ANGOISSE !
Lasse de ces espaces tapissés de glaces,
Laurence joue l’absence de ses sens.
Puis elle s’efface place Monge
la tête pleine de songes, au large de Nobodyland !!!
Chez elle, dans sa piaule en bordel,
le devoir l’appelle;
mais comment rendre cette poubelle nickelle ???
La pelle à la main, le téléphone l’interpelle…
Alexis – 1996